
BY = Mme BENHAMZA
Le tabagisme actif est une intoxication chronique et volontaire de l’organisme par le tabac induisant :
- une dépendance comportementale ou environnementale liée aux pressions sociales (tabagisme culturel, tabagisme parental),
- une dépendance physique due à la nicotine qui se traduit par un état de manque lors d’un sevrage,
- une dépendance psychologique liée aux effets de la nicotine,
- une tolérance qui se manifeste par le besoin d’accroître les doses consommées pour obtenir l’effet désiré.
En ce qui concerne le tabagisme passif, il s’agit d’une intoxication involontaire d’un sujet non fumeur exposé à la fumée du tabac par son entourage.
- Facteurs favorisants le tabagisme
Parmi les nombreux facteurs favorisant le tabagisme, on peut citer :
- facteurs économiques et socio-culturels : coût modéré au regard d’autres drogues, accès facile au tabac, rites d’intégration, images d’indépendance et de liberté, etc. ;
- facteurs familiaux : tabagisme des parents, etc. ;
- facteurs psychologiques : désir de transgresser l’interdit, anxiété, manque de confiance de soi, etc.
2. Composition de la fumée du tabac
La gravité de l’intoxication tabagique dépend de l’âge de départ du tabagisme, de son intensité, de sa durée et selon que le sujet inhale ou non la fumée.
Il faut savoir que la fumée du tabac en cas d’inhalation :
- elle se dépose sur les muqueuses digestives et respiratoires ;
- la plupart des substances toxiques (exemple : la nicotine) qu’elle contient atteignent donc les poumons et une partie passe dans le sang au niveau des alvéoles pulmonaires alors elles seront retrouvées en quelques secondes dans le sang et le cerveau ;
- elle contient plus de 4 000 substances chimiques connues dont 50 sont cancérigènes (doc 1).
Les substances ayant des conséquences physiopathologiques les plus caractéristiques sont : nicotine, goudrons, substances irritantes et monoxyde de carbone.

3. Conséquences du tabagisme
Les conséquences du tabagisme passif sont présentées dans le document suivant.
| Types d’individus exposés au tabagisme passif | Conséquences physiopathologiques |
| Fœtus en cas de tabagisme actif de la femme enceinte | – Une augmentation du risque de fausse couche, de grossesse extra-utérine et d’accouchement prématuré ; – Un retard de croissance du fœtus et donc une diminution du poids à la naissance du nouveau-né. |
| Nourrisson en cas de tabagisme actif de la mère ou du père | – La présence de nicotine et de substances inhalées par la mère dans le lait maternel ; – Des troubles respiratoires et une augmentation du risque de mort subite du nourrisson. |
| Enfant en cas de tabagisme actif de la mère ou du père | – Une augmentation de la gravité des infections de la sphère ORL chez les enfants (rhinites, rhinopharyngites, otites récidivantes), – Une augmentation de la fréquence des crises d’asthme. |
| Adulte | Une augmentation du risque de développer certaines pathologies (infections respiratoires, du myocarde, cancer du poumon, etc) |
Les conséquences du tabagisme actif sont répertoriées dans le document suivant.
| SUBSTANCES TOXIQUES | CONSÉQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES | CONSÉQUENCES PATHOLOGIQUES |
| NICOTINE | – Fixation sur des récepteurs nicotiniques du cerveau – Libération d’adrénaline et de noradrénaline – Vasoconstriction des artères – Augmentation de l’adhésivité des plaquettes – Augmentation de la lipidémie et diminution du HDL-cholestérol (« bon cholestérol ») | – Explique la dépendance, l’effet stimulant et l’effet anti-stress – Entraîne une tachycardie – Entraîne une hypertension artérielle – Favorise les thromboses – Favorisent l’athérosclérose et ses complications : angine de poitrine, infarctus du myocarde, artérite des membres inférieurs, accident vasculaire cérébral (AVC). |
| GOUDRONS (benzopyrène, nitrosamine) | – Destruction des macrophages alvéolaires (donc des défenses immunitaires) – Action mutagène – Carence en vitamine C | – Favorise les infections respiratoires aiguës – Favorise le développement des cancers des voies aéro-digestives supérieures (bouche, œsophage, côlon, pancréas, larynx, bronches) mais aussi de la vessie, du col de l’utérus – Entraîne une plus grande sensibilité aux infections |
| SUBSTANCES IRRITANTES (aldéhydes…) | – Destruction des cellules épithéliales de la muqueuse bronchique et de leurs cils – Hypertrophie des cellules à mucus d’où une bronchorrhée – Bronchoconstriction (diminution du volume expiratoire maximal par seconde et la capacité vitale) – Augmentation des réactions allergiques | Favorisent les infections respiratoires aiguës, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives ou BPCO (bronchite chronique et emphysème) qui évoluent vers l’insuffisance respiratoire |
| MONOXYDE DE CARBONE | Formation de carboxyhémoglobine d’où une hypoxémie et une hypoxie à l’effort | Favorise l’ischémie en particulier au niveau du myocarde |
Il faut savoir que :
- une augmentation du risque cardio-vasculaire est observée, chez les femmes, en cas d’association avec une pilule contraceptive ;
- une ostéoporose post-ménopausique est favorisée par la nicotine chez les femmes ;
- 48 heures d’abstinence tabagique permettent de retrouver des teneurs en carboxyhémoglobine dans le sang à des valeurs habituels (des non-fumeurs).
4. Pour plus d’informations
Vidéo « Narguilé, chicha : une pratique bien plus nocive que la cigarette » (1min56) : http://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/lutte-contre-le-tabagisme/narguile-chicha-125-fois-plus-de-fumee-que-dans-une-cigarette_1276555.html